Comment appuyer le botteur de votre équipe

Le botteur au football est un peu comme le joueur de golf.  On parle d’élan, de cible, de concentration, de combattre un stress, d’oublier le dernier botté raté pour se concentrer sur le prochain. C’est un sport individuel à même un sport d’équipe.  On l’appelle souvent le spécialiste.  Longtemps, on a pensé que l’art de botter était un don et qu’on ne pouvait pas l’aider techniquement à l’aide d’un entraineur. C’est vrai en partie, lorsqu’un coach n’est pas équipé techniquement pour s’impliquer.  Cette position devient un casse-tête pour plusieurs lorsqu’il s’agit d’intervention technique.  « Mais comment l’aider? »  Plusieurs se diront. 
Je fais le parallèle au golf, parce que les apprentis botteurs feront les mêmes erreurs.  Lever les yeux de la balle ou du ballon, essayer de frapper trop fort, ne pas frapper le ballon avec la bonne partie du pied et finalement mal jouer les hanches.
Si vous n’êtes pas à l’aise avec les botteurs, vous pouvez quand même les aider.  Puisque la vidéo est omni présente dans tous les foyers, l’athlète peut très bien enregistrer des botteurs en action de la NFL ou de la CFL.  Ensuite, au ralenti, faire une recherche par section de toutes les composantes annexées une à une pour compléter un mouvement.
Les enfants apprennent par imitation.  C’est probablement ce que le spécialiste des bottés de votre équipe a déjà fait.  S’il va bien, laissez-le faire.  Dans ce cas-ci, la chance de pratiquer le rendra meilleur.  Il est aussi très important d’impliquer les autres intervenants avec lui.  Le spécialiste des longues remises et le teneur dans le cas des bottés de précision sont des acteurs essentiels qui devront être impliqués dans la préparation d’une tentative réussie.  Ils ont besoin de cette complicité pour développer une chimie.
Il faut quand même l’aider, mais sachez que lorsque vous apportez un changement dans sa motion, le botteur doit retrouver ses repères.  Étant mêlé, ce qui est tout à fait normal, l’athlète doit prendre un certain de temps de pratique pour assimiler la nouvelle technique.
Un seul changement à la fois provoque un effet domino sur le reste de sa motion et sur sa sensation. En plus de provoquer un changement physique dans son rythme, sa routine est changée.  Au lieu d’y aller avec confiance, il hésitera et essaiera de contrôler le mouvement. Il n’a plus la pleine confiance et tend à figer, spécialement sous pression.  Le focus n’est plus à la bonne place.
Le changement dans une technique doit avoir lieu autant que possible à quelques mois du premier match.  Lorsque l’athlète change un mouvement, il doit porter attention sur cette partie.  Assimilée, la technique devient un mouvement instinctif comme au départ.
La bonne sensation, la technique efficace maintenant  incorporée au mouvement, l’athlète pour retourner à ses bonnes vieilles habitudes et se concentrer aux éléments importants de sa routine, en occurrence placer les yeux vers le ballon pour s’assurer en toute confiance d’un impact efficace.
En 2009, Pierre-Paul Gélinas des Carabins a réussi un changement dans sa technique. Il était habitué de faire  « un jab step », demi pas suivi de deux pas pour se rendre au ballon lors de ses bottés de placement.  Je lui ai demandé d’annuler ce pas de 6 pouces. Pas évident au début, sa persévérance l’a conduit à une course plus stable et surtout plus rapide au ballon.  Lorsqu’on pense que le temps alloué entre la remise du centre et le coup de pied est de seulement 1.2 à 1.4 seconde dans les niveaux universitaire et professionnel, il va de soit d’apporter ce genre de correction.  Le changement a porté fruit puisque Pierre-Paul a réussi 18 placements en 19 tentatives pour une moyenne d’efficacité de 94,7%, un sommet dans la CIS.
J’ai décidé, il y a quelques années, d’entraîner des athlètes comme Pierre-Paul Gélinas, Jean-Luc Lamarche, Michaël Shousha et Christopher Milo.  J’ai pu par la suite constater leur épanouissement dans le circuit universitaire canadien.  Afin de poursuivre ma propre carrière aux États-Unis en 1982, j’ai du chercher l’enseignement de ces techniques un peu partout grâce à des camps aux États-Unis.
Après l’ouverture de mon École de botteurs en 2006, j’ai eu le privilège de côtoyer William Dion, Benjamin Boucher-Fassett, Mathieu Paquette et Alex Sy, actuel botteur d’équipe de France, qui à leur tour, ont fait le pas dans les rangs universitaires.
Le rôle de botteur au sein d’une équipe est souvent négligé, mais comment important dans le positionnement de terrain et la possibilité de marquer des points qui échapperont à votre adversaire, faute d’efficacité sur les unités spéciales. 
C’est le mandat que je me suis donné de développer au meilleur de mes connaissances la position de botteur au Québec.  Si vous avez des questions et désirez en connaître plus sur les camps donnés ici même au Québec, vous pouvez consulter mon site  ou me rejoindre au
d.boisclairkick@hotmail.com

Denis Boisclair